jueves, 15 de diciembre de 2022

Limites et transgressions _ C1_ sujet et modèle. Merci à Teresa.

 LIMITES ET TRANSGRESSIONS

 

 

La transgression est humaine, elle nous permet de développer notre identité et notre créativité. Or, dans notre société où tout s’accélère, où tout est immédiat et où l’on veut dépasser nos limites – que ce soit physiquement ou mentalement – on assiste à un double phénomène: l’augmentation des cas de surmenage, des conduites périlleuses qui mettent nos vies en danger, des mouvements de protestation illégaux. Comment expliquez-vous un tel phénomène? Quelles en sont, d’après vous, les limites?

 






Contraintes: Vous organiserez votre argumentation en respectant un plan dialectique (cf. Page 50) et en utilisant des connecteurs. Vous devrez également utiliser la double hypothèse avec QUE+subjonctif et les propositions subordonnées relatives suivies du subjonctif. (+/- 250 mots)



LIMITES ET TRANSGRESSIONS

 

 

La transgression humaine a toujours fait partie de notre nature. En effet, franchir ses limites, on doit le faire pour se développer comme personne. 

 

Selon ce que dit la phrase suivante : "on ne doit pas rester dans la zone de confort". Certes, la société actuelle est obsédée par cette norme et la plupart des gens s'efforcent pour sortir de cette zone, quitte à perdre leur propre santé. En fait, la montée en puissance de nombre de cas de surmenage est la conséquence la plus directe que l'on peut trouver. 

 

Selon le niveau de perfectionnisme de chacun.e, nous faisons l'impossible pour transcender dans tous les domaines de notre vie, que nous soyons au travail, en famille ou que nous pratiquions un passe-temps exigeant, comme un sport ou un instrument de musique. Nous vivons tous dans la culture de la performance.  Si nous pouvions faire tout cela, nous serions des surhommes /surfemmes. Je connais peu de personnes qui aient acquis ce genre de pouvoirs et qui puissent tout bien faire sans arriver être à bout de force. 

 

L’obsession d’être meilleur, de pouvoir tout faire, nous fait du mal, nous nuit. Voilà pourquoi c’est une bonne idée de fixer ses propres limites et de les faire respecter. Même rester dans la zone de confort, comme un acte de rébellion contre les règles de la société. 

 

En guise de conclusion, la transgression est, donc, devenue une arme à double tranchant. D'un côté, il est nécessaire et même souhaitable que la société ait ses transgressions pour qu’elle se développe. De cette façon, nous pouvons profiter des avancées dans les domaines scientifiques et aussi de grandes œuvres d’art. D'un autre côté, chacun.e doit écouter son propre corps et ses propres limites, à condition de les définir histoire d'éviter de tomber malade. D'ailleurs, le conseil que je vous donnerais, c’est de demander de l’aide avant que la goutte d’eau ne fasse déborder le vase.

 

viernes, 25 de noviembre de 2022

Tous notés, tous menacés ? niveau C1 - sujet et modèles, merci à María et à Ana

Gastronomie: Un célèbre chef étoilé s’est donné la mort

 

Début 2020, le restaurant Zoufftgen perd son étoile au Guide Michelin. Un coup dur pour la famille. Luecin Keff avait écrit un message émouvant sur les réseaux. Il dit: “La Lorraine ne brille plus parmi les étoiles.”; “Je suis mauvais, c’est la première émotion que j’ai ressentie après le coup de fil de Michelin”.

Certains affirment que c’est la pression du Guide Michelin qui aurait entraîné le suicide, comme d’autres célèbres chefs étoilés.

 

 

Vous venez de lire cette nouvelle, choqué.e, vous décidez de laisser votre opinión sur le forum ouvert à ce sujet et qui s’intitule: “Tous notés, tous menacés?”

Vous organiserez votre argumentation autour des avantages et des inconvénients de la notation, et ses limites. (+/- 250 mots)





« Gastronomie: Un célèbre chef étoilé s’est donné la mort »

Avant tout, je voudrais exprimer la tristesse que je ressens en lisant cette nouvelle, parce qu’elle montre la situation à laquelle l’humanité est en train d’arriver et que je trouve déprimante. 

Notre société est devenue une structure de pression sur toutes les personnes qui la composent à cause de la maladie de la notation, c’est-à-dire, la volonté et le besoin de mesurer tout ce qui nous entoure numériquement. Le problème, néanmoins, c’est que la notation synthétise quelque chose qui ne peut pas être réduite à un simple nombre, enfin, l’expérience humaine. 

Certes, la notation se présente d’après le système dans lequel on vit comme une manière parfaite d’évaluer presque tout : les connaissances des élèves, la propreté d’un hôtel, le plat d’un cuisinier. Peut-être ce système permet-il d’établir une sorte d’orientation soit pour le consommateur, soit dans ce cas, pour le chef : le premier compte sur les avis postés sur la Toile –car, généralement les gens considèrent l’Internet comme la source la plus fiable de renseignement– pour prendre une décision, et le deuxième a la possibilité de connaître comment son travail est apprécié par le public. Pourtant, cela ne fait que créer des dynamiques très toxiques qui entraînent seulement des cycles de haine, de stress et de destruction de la confiance en soi-même qui, du coup, finissent par provoquer des tragédies comme celle-ci. 

Il y a une question qu’on oublie, c’est que la notation est une construction humaine qui répond à une nécessité de simplifier l’information pour que les humains puissent la traiter. Pourtant, on n’est pas –pour l’instant– des nombres, et sûrement la saveur d’un plat pourra être sucrée, trop salée, peut-être dégoûtante, mais jamais un 5/5. Il semble qu’on n’a pas seulement créé une économie du langage, mais aussi une économie des expériences humaines : un goût, un son, une émotion. 

On apprend coup sur coup à penser comme des machines, en faisant un effort pour atteindre l’optimisation de nos actions et de nos créations, une optimisation qui se traduit par une note. Tout cela accompagné de la croyance qu’on peut tous donner nos avis au vitriol –spécialement sur les plateformes digitales– sans considérer que les autres, qui sont déjà sous la pression d’attendre les standards de la notation qui règnent dans notre société, peuvent les recevoir comme leur sentence de mort. (par María)




Tous notés, tous menacés?

 

Je n’y crois pas! Je viens d’apprendre que Lucien s’est suicidé. Un autre gars foutu…et bien foutu!  Il n’a pas pu tenir le coup,  il n'a pas pu supporter les critiques, la féroce pression de maintenir l'étoile michelin.  Auparavant, c’était autrement. Mais tout fout le camp!

 

Qui blâmer? La notation? noter, saquer, déposer des avis, c’est  tout ce que l’on fait. Tout à coup, c’est ce qui compte, rien que ça. La réputation professionnelle est dans les mains des personnes (quelques-uns, des ploucs) qui à grands coups de commentaires au vitriol, minables, même bidons, exercent un pouvoir démesuré, simplement en tapant  ce qui leur vient à l'esprit, sous le coup d’une petite déception, l’obtention d’un rabais, d’une remise. C’est de la daube!

 

Et bien, même si dans la multitude d’avis se cachent de faux témoignages, il faut admettre que la notation apporte vraiment des avantages.  De nos jours, nous sommes à l'ère du logiciel, d’internet, des applis, de tout montrer, du coup, ce qui n’est pas sur Internet, n’existe pas. L’avenir est là, Internet est une fenêtre parfaite pour que les entreprises prospèrent. L’avis client et les notes des pairs nous fournissent des informations sur la qualité d’un produit ou autre, en nous aidant à choisir. Grâce à la notation, nous, les consommateurs, on a de plus en plus de pouvoir.

 

Cela dit, la mise en place de normes qui assurent la véracité des avis,  c’est ce dont on a besoin. Donner de lourdes amendes, des suspensions d’activités, des fermetures temporaires d’affaires, pourraient être considérées. Contrôler, notamment,  les Goliaths d’Internet, Tripadvisor, Amazon, Airbnb, etc. reste en suspens, mais on doit faire confiance aux efforts menés par les gouvernements, même si cela prend du temps, c’est de vitale importance.

 

En attendant que ces contrôles soient mis en place, si vous naviguez sur Internet n’ayez pas une confiance dingue en les avis clients ou les notes, mieux vaut s’en méfier un peu.(par Ana)

 

 

 

 

lunes, 28 de marzo de 2022

Liste des verbes construits avec un COD

Voici une liste des principaux verbes construits sans préposition:

Exemple:

  • Je vois Sophie: je la vois
  • J´appelle mes parents: je les appelle


abandonner qqn/qqch
aborder qqn/qqch
accepter qqn/qqch
accueillir qqn/qqch
admirer qqn/qqch
aimer qqn/qqch
amener qqn/qqch
appeler qqn
apprécier qqn/qqch
apprendre qqch
attaquer qqn/qqch
atteindre qqn/qqch
attendre qqn/qqch
attirer qqn/qqch
attraper qqn/qqch
baigner qqn/qqch
blesser qqn
changer qqn/qqch
charger qqch, qqn
chercher qqn/qqch
choisir qqn/qqch
combattre qqn/qqch
comprendre qqn/qqch
conduire qqn/qqch
connaître qqn/qqch
consulter qqn/qqch
contrôler qqn/qqch
critiquer qqn/qqch
déshabiller qqn
détester qqn/qqch
écouter qqn/qqch
éliminer qqn/qqch
embrasser qqn
employer qqn
entendre qqn/qqch
espérer qqch
estimer qqn/qqch
interroger qqn
interviewer qqn
laisser qqn/qqch
loger qqn
oublier qqn/qqch
partager qqn/qqch
regarder qqn/qqch
rencontrer qqn/qqch
respecter qqn/qqch
saluer qqn
satisfaire qqn
sauver qqn/qqch
touver qqn/qqch
tromper qqn
tuer qqn

B2.1 Les valeurs républicaines

Sélection de textes puis deux vidéos

Guy Carcassonne : La liberté
La liberté, pour emprunter à Saint-Exupéry, ce n’est pas d’errer dans le vide, mais de pouvoir choisir soi-même, parmi ceux disponibles, le chemin que l’on veut suivre, sans que puisse l’interdire aucun pouvoir extérieur, même (surtout ?) celui d’unÉtat. La liberté, loin d’exclure les limites, les impose au contraire. Pour la sécurité de tous, jedois respecter le Code de la route et le gendarme y veille, mais moi seul décide où je veux aller, quand, avec qui.
Selon l’article 4 de la Déclaration de 1789, « La liberté consiste à pouvoir faire tout ce qui ne nuit pas à autrui ». Elle se révèle alors indissociable de l’égalité : c’est parce que les autres ont des droits égaux aux miens, que ma liberté est limitée par le respect de la leur et leur liberté limitée par le respect de la mienne. En même temps que complémentaires, pourtant, liberté et égalité sont contradictoires : la liberté absolue, c’est la loi du plus fort ; l’égalité absolue, c’est la négation de la liberté. Le défi de la civilisation est donc dans la juste mesure, hors d’atteinte mais toujours recherchée, sans jamais sacrifier complètement l’une à l’autre.
C’est la loi, quand besoin est, qui assure cette conciliation car, si elle est démocratique, elle protège bien plus qu’elle ne contraint. Cette liberté en droit est toujours insuffisante – le SDF jouit-il vraiment de sa liberté ? – mais cependant toujours nécessaire. Et même le SDF a plus de chance de cesser de l’être un jour dans une société libre que dans une autre : est- ce un hasard ou une coïncidence si les pays les plus riches du monde sont aussi les plus libres?
Enfin, la liberté a un corollaire : la responsabilité. Chaque fois que je décide seul de mes choix, j’en suis aussi seul responsable. Individuellement comme collectivement, l’on npeut exercer sa liberté sans assumer la responsabilité qui va avec, à l’égard de soi-même et des autres. C’est pourquoi la liberté, qui donne à la vie sa saveur, lui donne aussi sa dignité.
Extrait de Guide républicain. L’idée républicaine aujourd’hui.
Alain Etchegoyen : Légalité
Évidemment, nous ne sommes pas égaux naturellement : nous avons des tailles inégales, des poids inégaux, des talents inégaux, des forces physiques inégales. Nous ne pouvons pas tous être champion olympique ou prix Nobel. Une des merveilles de l’humanité réside dans les différences qui font que nous reconnaissons chaque femme et chaque homme comme une personne différente de toutes les autres personnes. La République ne nie pas cette réalité, ni ne veut supprimer les différences entre chaque homme et chaque femme. Mais elle leur reconnaît la même dignité et veut organiser la société pour que chacun ait les mêmes droits, c’est-à-dire des droits égaux quelles que soient sa taille, sa force ou son intelligence. C’est le rôle de la Loi qui s’applique de façon égale à toutes les femmes et à tous les hommes de la République.
C’est pourquoi l’égalité est un des trois éléments de la grande formule républicaine inscrite aux frontons de nombreux établissements de la République : « Liberté, Égalité, Fraternité ». Cette formule est tellement connue qu’elle s’est banalisée. On ne lui prête plus une attention suffisante... Pourtant, quand on veut tuer la République, on la supprime. Tel fut le cas en 1940 quand Pétain remplaça la belle formule par une autre : « Travail, Famille, Patrie ». Il le fit pour faire de la hiérarchie le fondement de son idéologie : le modèle du père remplace la référence au frère, à l’égal ; à cette époque, le travail, c’est la sujétion au patron, la famille la sujétion au père et la patrie propose une même étymologie. Le citoyen doit toujours être soumis à plus fort que lui. Bien sûr, même aujourd’hui, personne ne s’oppose violemment aux valeurs du travail, de la famille ou de la patrie prises une par une. Mais c’est l’association des trois valeurs pour remplacer les trois références républicaines qui lui donne ce sens antirépublicain et dictatorial.
C’est pourquoi la République essaie de réduire les inégalités naturelles en prenant par exemple des mesures spéciales pour que les handicapés physiques aient le même accès aux lieux qu’ils ont envie de fréquenter. L’égalité est un idéal et un programme : elle n’est jamais acquise. Elle signifie que la République doit toujours progresser dans le sens de l’égalité. Elle doit par exemple faire en sorte que les hommes ne dominent pas les femmes, que les forts n’écrasent pas les faibles, que les dirigeants respectent les dirigés. Elle doit lutter contre les égoïsmes qui poussent certaines personnes à profiter des inégalités naturelles. En même temps, elle doit ne pas brimer la liberté de ceux qui travaillent ou se dépensent plus que les autres à l’école ou dans leur profession. Dans la République, lesfemmes et les hommes doivent avoir des droits égaux, quelles que soient leurs inégalités naturelles. Mais le sens de l’égalité implique que soient reconnus les efforts inégaux que font les uns et les autres.
Extrait de Guide républicain. L’idée républicaine aujourd’hui.
André Comte-Sponville : Légalité des chances
La chance, dès lors qu’elle se manifeste, est toujours inégale. Voyez le Loto, la santé, la beauté... Si tout le monde gagnait le gros lot, le Loto ne serait plus un jeu de hasard : ce ne serait plus chance mais justice. Pourquoi, alors, parler d’égalité des chances ? Parce que tous les joueurs ont autant de chances, à mise égale, de gagner : ils sont égaux devant le résultat à venir. Le calcul des probabilités l’annonce. La règle du jeu le garantit. Des huissiers y veillent. Cela nous met sur la voie. L’égalité des chances ne peut pas dépendre de la chance. C’est-à-dire qu’elle dépend de nous, qu’elle doit être voulue, organisée, vérifiée – instituée. Elle relève non de la chance mais de la justice. Non de la nature, mais de la société. Non du hasard, mais de la politique et des lois. Ce n’est en cela qu’une égalité comme les autres : une égalité en droits, pour compenser les inégalités de fait, qui sont innombrables. Cela ne la condamne pas. C’est au contraire ce qui la rend indispensable. Ne comptons pas sur le hasard pour être juste à notre place.
Comment être égaux, face à ce qui est par définition inégal ? En donnant à chacun le droit, au même titre que tout autre, de tenter sa chance, de profiter pleinement de celles qu’il a, de compenser, autant que faire se peut, celles qui lui font défaut. Par exemple, il n’y a pas de droit au génie : le génie, étant l’exception, ne saurait être également réparti. Affaire de chance. Mais aucun, génie ou pas, doit avoir un droit égal à exploiter les talents inégaux qui sont les siens. Affaire de justice. On ne saurait accepter qu’un enfant, parce que ses parents sont pauvres ou trop peu cultivés, soit empêché de développer au mieux ses capacités, d’aller au bout de ses dons, de son courage, de son travail, enfin de réussir non pas forcément aussi bien que les autres, ce n’est pas la question, mais aussi bien que luimême, avec les mêmes capacités mais issu d’un milieu différent, aurait pu réussir. Bref, il s’agit de compenser, spécialement à l’école, les inégalités que la nature, la société et même la culture ne cessent d’engendrer ou d’entretenir. L’égalité des chances, c’est le droit de ne pas dépendre exclusivement de la chance, ni de la malchance. C’est le droit égal, pour chacun, de faire ses preuves, d’exploiter ses talents, de surmonter, au moins partiellement, ses faiblesses. C’est le droit de réussir, autant qu’on peut et qu’on le mérite. C’est le droit de ne pas rester prisonnier de son origine, autant que l’on peut et qu’on le mérite. C’est l’égalité, mais actuelle, face à l’avenir. C’est le droit d’être libre, en se donnant les moyens de le devenir. C’est comme une justice anticipée, et anticipatrice : c’est protéger l’avenir, autant que faire se peut, contre les injustices du passé, et même du présent. On n’y parvient jamais tout à fait. Raison de plus pour s’efforcer toujours de s’en approcher. Extrait de Guide républicain. L’idée républicaine aujourd’hui.
Michel Delattre : La fraternité
La fraternité, une notion ambiguë, que nous avons le sentiment de bien connaître, mais qui est en partie indéfinissable. Paradoxalement, le mot fraternité, dans l’usage que nous lui connaissons aujourd’hui, n’évoque jamais l’idée d’un lien familial. À la limite, c’est le contraire : il désigne un lien qui relie ceux qui ne sont pas de la même famille ; c’est, idéalement, ce qui nous lie à l’ensemble de « la famille humaine ». D’une certaine façon, la fraternité engage à être le frère de n’importe qui, même si cela rencontre des limites.
Dans toute société digne de ce nom, il existe une obligation de solidarité. Elle se traduit par l’existence de dispositifs visant, par exemple, à assurer un secours à ceux qui sont dans le besoin ou en danger, à organiser un système de santé publique, à indemniser ceux qui connaissent des situations de chômage contre leur volonté, à assurer l’existence de ceux qui ne sont plus en état de travailler, à offrir un asile à ceux qui ne sont plus capables de gérer seul leur existence – et d’une manière générale à contribuer par l’impôt aunécessités collectives. Mais cette solidarité, dont l’existence est évidemment essentielle, repose sur des dispositifs impersonnels et qu’on pourrait qualifier de froids.
La fraternité donne à la solidarité une chaleur affective qui en fait autre chose que la simple application mécanique de dispositifs institutionnels. Elle est ce qui vient corriger les insuffisances d’une égalité qui n’est qu’une égalité de droit et d’une liberté qui peut n’être que formelle lorsqu’on n’a pas les moyens réels de l’exercer. Introduite dans ladevise de la république en 1848, donc bien après la liberté et l’égalité (même si, au sens politique qu’elle prend alors, elle a déjà été évoquée au moment de la Révolution française), la fraternité est ce qui introduit de l’humanité dans l’espace républicain.
L’idée de fraternité universelle revient donc à affirmer qu’au-delà des clivages inévitables qui peuvent séparer les hommes ou les communautés humaines, quelque chose de plus solide invite à reconnaître dans tout autre homme un autre soi-même. La fraternité tend à mettre en avant ce lien proprement humain qui, sans les faire disparaître, transcende toutes les différences, toutes les oppositions et tous les conflits. À tel point qu’on qualifiera d’inhumain ou de barbare celui pour qui ce sentiment serait totalement étranger. À l’échelle individuelle, qui est son seul niveau authentique de manifestation, la fraternité se révèle par ce sentiment moral d’empathie qui fait que la souffrance d’autrui, le malheur qui le frappe, l’injustice dont il est victime, peuvent me toucher au plus profond de moimême, alors qu’ils ne me concernent pas directement. Elle est le ciment le plus facultatif, et pour cette raison sans doute le plus nécessaire, de la solidarité. Et c’est lorsque ce sentiment tend à se dissoudre qu’on en éprouve le plus la valeur.
Bernard Stasi : La laïcité
La grande loi républicaine du 9 décembre 1905 qui sépare les Églises et l’État est le socle du « vivre ensemble » en France. C’est par elle que la laïcité s’est enracinée dans nos institutions.Les trois valeurs indissociables qu’elle définit en font la pierre angulaire de notre pacte républicain. La liberté de conscience, d’abord, qui permet à chaque citoyen de choisir sa vie spirituelle ou religieuse ; l’égalité en droit des options spirituelles et religieuses, ensuite, qui interdit toute discrimination ou contrainte ; enfin, la neutralité du pouvoir politique qui reconnaît ses limites en s’abstenant de toute ingérence dans le domaine spirituel ou religieux.
Depuis 1905, le contexte a évolué. Sous l’effet de l’immigration, la France est devenue plurielle sur le plan spirituel et religieux. Il s’agit, dans le respect de la diversité de notre société, de forger l’unité. Si, au nom du principe de la laïcité, la France doit accepter d’accueillir les nouvelles religions, celles-ci doivent aussi respecter pleinement les valeurs républicaines. C’est à cette condition que leur intégration sera réussie. La laïcité, c’est la liberté, mais c’est aussi l’égalité, l’égalité entre les citoyens quelle que soit leur croyance.
C’est à l’État que revient la mission de veiller, dans les relations avec les cultes et avec l’ensemble des familles spirituelles, à ce que tous puissent s’exprimer. C’est lui qui doit faire en sorte qu’aucun groupe, qu’aucune communauté ne puisse imposer à qui que ce soit une appartenance religieuse, en particulier en raison de sesorigines. La laïcité est donc à l’avant-garde du combat contre les discriminations. Mais la laïcité, c’est aussi et surtout la fraternité. Parce qu’elle reconnaît et respecte les différences culturelles, spirituelles, religieuses, elle a aussi pour mission, et c’est la plus noble de toutes, de créer les conditions permettant à tous de vivre ensemble, dans le respect réciproque et dans l’attachement commun à un certain nombre de valeurs. Ces valeurs qui doivent nous unir, ce sont celles que l’on apprend à l’école. Et c’est en cela que l’école est un espace spécifique qui accueille des enfants et des adolescents auxquels elle doit donner les outils intellectuels leur permettant, quelles que soient leurs origines, leurs convictions ou celles de leurs parents, de devenir des citoyens éclairés, apprenant à partager, au-delà de toutes leurs différences, les valeurs de notre République. C’est la raison pour laquelle, si l’école ne doit pas être à l’abri du monde, les élèves doivent être protégés de la « fureur du monde ».
Extrait de Guide républicain. L’idée républicaine aujourd’hui.
Pierre-André Taguieff : Lantiracisme
Face au racisme, lorsqu’il est flagrant, et paraît donc intolérable, il faut à la fois s’efforcer de l’expliquer comme un fait et de le combattre comme un mal. Tenter aussi de comprendre sa persistance et sa résistance à la critique, à l’indignation morale consensuelle et aux mesures pratiques qui le visent. Pour qui le refuse et le combat, le racisme se présente donc à la fois comme un défi pour la pensée et un domaine de lutte pour l’action.
Le mal raciste est d’abord ce qui ne devrait pas être, ou ne devrait plus être, et qui doit en conséquence être combattu. La difficulté est de supprimer sans violence pour ne pas en rajouter. La visée morale réside dans l’exigence que soient abolies les souffrances infligées à l’homme par l’homme.
Qu’entend-on ordinairement par l’expression « le racisme » ? Tout d’abord, une idéologie, la théorie pseudo-scientifique de l’inégalité des races humaines, fondée sur un déterminisme biologique grossier, du type « telle race-telle culture », ou « telle race-tel ensemble d’aptitudes ». Ensuite, un ensemble de conduites et de pratiquesdiscriminatoires, qu’accompagnent des attitudes d’intolérance, voire des passions négatives, comme la haine ou le ressentiment.
Cependant, le racisme n’étant un phénomène ni stable ni homogène, la lutte contre le racisme ne peut être fondée sur une stratégie unique. Définir strictement le racisme par la thèse de l’inégalité entre les races et la thèse du déterminisme héréditaire des aptitudes, thèses jugées scientifiquement fausses, c’est se vouer à ne définir l’antiracisme que par la thèse abstraite de l’égalité de toutes les cultures, alors même qu’émerge le nouveauracisme fondé sur l’absolutisation de la différence culturelle.
Le nouveau racisme idéologique se présente comme un culturalisme et un différentialisme, l’un et l’autre radicaux, prenant ainsi à revers l’argumentation antiraciste classique centrée sur la récusation du biologisme et de l’inégalitarisme, censés constituer les deux caractéristiques fondamentales du racisme doctrinal, auxquelles l’on croyait naïvement pouvoir opposer le relativisme culturel et le droit à la différence. Le principe de la métamorphose idéologique récente du racisme réside précisément dans le déplacement de l’inégalité biologique entre les races vers l’absolutisation de la différence entre les cultures. D’où la substitution, au thème classique de la « lutte des races », de la nouvelle évidence aveuglante du « choc des civilisations » ou celle de la fatalité des guerres ethniques ou des conflits identitaires.
Extraits de Guide républicain. L’idée républicaine aujourd’hui.

L´accord de l´adjectif, c´est simple comme bonjour!!!





http://mitortillafrancesa.blogspot.com/2018/09/le-feminin-des-adjectifs.html

Recette de la tarte Tatin



Bon app´






Que met Dorothée dans sa valise?


Le rap du circonflexe!!!