viernes, 17 de abril de 2020

Adieu Christophe


Christophe en 2008.

Christophe est mort et on a le blues

Daniel Bevilacqua, dit Christophe, est mort ce jeudi 16 avril. Le crooner dandy et décalé avait 74 ans. 
Si les hommes ne sont pas tous égaux devant la maladie (physiquement, mais aussi socialement et économiquement), la mort, elle, ne fait pas de distinction. Ainsi après la disparition de Manu Dibango ou encore de John Prine, le monde de la musique a connu une nouvelle victime : Christophe, le chanteur de variété (et bien au-delà) pas comme les autres.
Accueilli en réanimation depuis plus de deux semaines, « le dernier des Bevilacqua » n’a pu être sauvé, il a rendu l’âme ce jeudi 16 avril, à 74 ans. Clap de fin donc pour l’artiste cinéphile, esthète du troisième type, crooner décalé, musicien à la fois perfectionniste et instinctif, roi du slow (Aline, Les Mots Bleus, Succès Fou) et rocker précieux jusqu’à l’os.
Figure totalement à part, il a traversé les modes avec sa douce voix haut perchée venue d’une autre planète, passant sans jamais s’arrêter du yéyé à la variété, du progressif à l’électro, en dandy collectionneur, brûlant à son rythme ralenti la chandelle par les deux bouts. Il nous a fait rêver, transporté, sidéré, en incarnation de l’homme, de l’artiste affranchi de toutes les contraintes pour ne suivre que son idéal de beauté et de vie.
Je partage cette chanson que j'adore

Les Mots bleus
Il est six heures au clocher de l'église
Dans le square les fleurs poétisent
Une fille va sortir de la mairie
Comme chaque soir je l'attends
Elle me sourit
Il faudrait que je lui parle
À tout prix
Je lui dirai les mots bleus
Les mots qu'on dit avec les yeux
Parler me semble ridicule
Je m'élance et puis je recule
Devant une phrase inutile
Qui briserait l'instant fragile
D'une rencontre
D'une rencontre
Je lui dirai les mots bleus
Ceux qui rendent les gens heureux
Je l'appellerai sans la nommer
Je suis peut-être démodé
Le vent d'hiver souffle en avril
J'aime le silence immobile
D'une rencontre
D'une rencontre
Il n'y a plus d'horloge, plus de clocher
Dans le square les arbres sont couchés
Je reviens par le train de nuit
Sur le quai je la vois
Qui me sourit
Il faudra bien

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